Description rapide du village


Dans son Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies édité en 1890, Paul Joanne décrit ainsi Antisanti (1) :

    ANTISANTI, Corse, c. de 795 h. (4750 hect.), à 734 m., sur un faîte élevé, au-dessus du Tavignano, cant. et poste de Vezzani (9 k.), arr. de Corte (32 k.), 82-59 k. N. E. d'Ajaccio, église, 2 éc. pub. - Établissement thermal de Puzzichello, où sont exploitées, contre les maladies cutanées, la goutte atonique, les engorgements des viscères abdominaux, les flux hémorroïdaux supprimés, deux sources froides (16° à 17°) sulfurées calciques, émergeant d'un terrain argilo-calcaire et qui paraissent avoir été connues des Romains.

Le site du Quid des Communes quant à lui indiquait (2) :

  • Gros village, étiré sur étiré sur un éperon rocheux, de caractère traditionnel : montées en escaliers, belles voûtes, nombreuses niches.
  • Eglise paroissiale, remaniée et blanchie : une statue d'Hercule supporte la chaire (3). Calvaire. Chemin de croix.
  • Vallée du Tavignano qui reçoit le Rio Magno. Pointe de Paccialaccia (550 m). Site du village dominant la vaste plaine cultivée du Tavignano ; panorama sur mer et montagne.

Alors que Le Guide Vert de la Corse, qui consacre une page complète à la description du village, à son économie et à son histoire, signale entre autre (4) :

  • Bâti à 700 m d'altitude sur un éperon, Antisanti offre un panorama admirable.
  • Antisanti se perche à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest d'Aléria. On y parvient par la D 43, charmante route bucolique qui serpente à travers les vignes et les oliviers. 

Quel contraste avec la description que fait Pastoret de l'accès au village au début du XIXème siècle (5) :

    Pour y arriver, il faut durant plusieurs heures, gravir des pentes ombragées, se glisser à travers des chemins où se perd la trace des pas, redescendre à tous moments dans de profonds ravins, passer à gué des torrents, remonter de nouveau par des sentiers qui s'élèvent sans cesse ; et quand enfin l'on arrive, on aperçoit devant soi, surtout du côté du midi, un rocher presque à pic que surmontent un hameau pauvre et une petite église.

Enfin, rares sont les articles consacrés à Antisanti qui ne reproduisent pas le proverbe :

Della Corsica sono i tre giojelli
Antisanti, Borgo e Prunelli.

Antisanti, Borgo et Prunelli
sont les trois joyaux de la Corse.

Du Moyen Age au XVIème siècle, Antisanti se réduit à E Castellace.


le vieil ANTISANTI

Implanté sur un site défensif escarpé, à 750 mètres d'altitude, le village se présente sur une crête étroite et s'étend en longueur. Les maisons sont serrées. Il présente de nombreuses montées en escaliers, de belles voûtes et de nombreuses niches.

L'église, petite et de style baroque, a été agrandie en 1844.

 

Trois maisons du vieil Antisanti sont particulièrement intéressantes :

A Casa Pietrana

C'est la plus ancienne maison du village. Elle possède au dessus d'une porte une grande pierre de soutènement sur laquelle est gravée une croix encadrée de 4 macarons.
Cette sculpture a été reconnue comme datant du moyen âge, probablement du XIVème siècle.

A Casa Marianaghia

La partie droite de cette maison est une Casa Forte de Principali des XVème - XVIème siècles, reconnaissable à sa hauteur, son étroitesse, aux ajouts de pierres remarquables, à ses fenêtres à moitié bouchées. Quant au Sopra Porta au dessus de la fenêtre du 1er étage, il est caractéristique du XVème siècle.

A Caserna

C'est une vieille et grande bâtisse, tout au fond du village, toujours appelée ainsi par les vieux Antisantais, parce qu'elle fut occupée par la gendarmerie du temps de Gallochio

  1. Paul JOANNE, "Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies", Tome I, Hachette Ed., Paris,1890.
  2. Site du Quid : www.quid.fr (à l'heure actuelle, seule une petite partie des informations est accessible gratuitement).
  3. C'était avant la réhabilitation de la façade ! Nous n'avons pas vu de statue d'Hercule mais la tête d'un ange ! La statue d'Hercule est aussi signalée dans "Le Guide de la Corse Mystérieuse" dans lequel il est précisé qu'à Antisanti "Hercule est chargé de supporter l'éloquence sacrée" (Gaston d'ANGELIS, Don GIORGI et Georges GRELOU, "Guide de la Corse mystérieuse", Tchou Ed., Paris, 1995 ).
  4. Le Guide Vert - Corse, Michelin Editions du voyage, Paris, 2000. Bien qu'elle reproduise l'erreur assimilant Antisanti à "Altisanti : Lieux saints élevés", c'est la description la plus compléte et la plus pertinante que l'on puisse trouver dans ce type de guide publié à l'intention des touristes.
  5. Marquis Amédée-David de PASTORET, "Claire Catalanzi", Paris, 1840.